Présentation de l’appendice au CIOD

É. Lhôte, Les ethniques épirotes, Paris 2013

Pour des raisons matérielles, ce mémoire sur les ethniques épirotes, achevé en 2013, et auquel nous n’avons ajouté que quelques modifications de détail, n’a jamais été publié. Il est cependant apparu, au cours de l’interprétation des 4216 inscriptions de DVC, que la lecture de certaines formes mettait en jeu l’ethnonymie épirote, problème passionnant sur lequel Hammond et Cabanes ont déjà attiré l’attention, sans toutefois aborder le côté linguistique de la question. On ne saurait leur en tenir rigueur, quand on pense que même la série des démotiques athéniens n’a jamais fait l’objet d’une étude linguistique systématique, y compris dans Whitehead, The Demes of Attica. Or l’Épire nous offre, de ce point de vue, un terrain privilégié, car elle a conservé, jusqu’à l’époque hellénistique, une structure tribale, où chaque individu pouvait s’identifier par l’appartenance à une ethnie, une tribu et à un clan, ce qui fait que les inscriptions nous fournissent, et continueront à nous fournir, un nombre considérable d’ethniques, de phylétiques et de claniques. À ce jour, on en dénombre environ 200, dont les formes curieuses n’ont jamais été étudiées. Un grand spécialiste de la toponymie française écrivait que, souvent, le nom même d’un village ou d’un lieu-dit était le plus ancien témoignage de son origine, et l’on en dira de même de l’ethnonymie : si les ethnonymes épirotes, dans leur grande majorité, semblent souvent étranges, ce n’est pas faute d’étymologie, ou, encore pire, en raison d’on ne sait quel substrat ou adstrat illyrien, mais parce qu’ils ont fossilisé des formes très anciennes, qui, à date historique, n’étaient plus comprises.

Éric Lhôte, ericlhote@hotmail.fr, Paris le 10/6/2019