DVC 1093A

Question (or Summary) from a Private Consultation concerning Safety of Family

Description: Ex lamella 1093-1096. Sur la même lamelle, au verso, 1096B, qui porte sur un thème analogue (enfants) ( ?)
Dialect: TBD
Alphabet: Dodona/Local? TBD

Date: ca. 500-400 (écriture) (?) à déterminer / TBD

Findspot: Sanctuary of Zeus, 1928-1931
Original location: Dodona
Last recorded location: Museum of Ioannina, M450

Edition: Lebreton/DOL

Text constituted from: DVC (facsimile)

Bibliography

DVC 1093A

Diplomatic Text

ΣΟΤΕΡΙΑΣΠΑΙΔΟΣ
ΑΥΤΟΥΓΥΝΑΙΚ[c. 2]

Edition

σοτερίας παιδὸς
αὐτοῦ γυναικ[ός]

Apparatus

French translation

(Au sujet) de la sûreté de son enfant (et) de (sa) femme.

Ou : (Au sujet) de la sûreté de (son) enfant, de lui-même (et) de (sa) femme.

English translation

About) the welfare of his child (and) of (his) wife.

Or : (About) the welfare of (his) child, of himself (and) of (his) wife.

Commentary

Ecriture : La superposition de l’omicron et du sigma, en caractères plus petits, à fin de la ligne 1 indiquent que le graveur a manqué de place. Lacune potentielle (cf. 1094A, même face, sens inverse : texte interrompu à la fin), mais pas nécessaire, côté gauche. Omicron en forme de losange, parfois non fermé, probablement révélateur de difficultés à écrire sur le plomb. La variation de la graphie de certaines lettres à la ligne 2 (alpha à barre droite et de type F penché ; upsilon de forme Y et V) s’explique peut-être par les mêmes raisons. Gamma de type eubéen 2 (V couché) ; delta pyramidal ; pi à haste courte ; rhô de type attique/eubéen 2 ; sigma à quatre branches ; iota droit, epsilon “classique”. Ni êta (epsilon), ni oméga (omicron). Proche de l’alphabet local (Dodone), sauf sigma à quatre branches (pourtant LOD 66B et 107B en alphabet local selon Lhôte et sigma à quatre branches) et rhô ; proche de l’alphabet attique, sauf gamma.

Texte : L’environnement du texte étant difficile à circonscrire, il est difficile de déterminer s’il s’agit d’une question lacunaire ou laconique, ou, plus vraisemblablement, d’un résumé.

Dans un cas comme dans l’autre, la teneur générale de l’interrogation est claire : elle est relative à la sôtèria de l’enfant et de la femme du consultant (voire de lui-même, selon la fonction de autou ; mais dans ce cas, n’aurait-on pas plutôt eautou ?). Ce terme peut prendre place dans des contextes très variés (cf. commentaire général, s.v. sôtèria) ; employé seul comme ici, il ne permet pas d’en dire plus sur les attentes précises du consultant : le fait qu’une famille soit bénéficiaire de la demande peut inviter à donner à sôtèria un contenu relevant du bien-être ou de la santé, mais d’autres possibilité sont envisageables (un voyage e.g.). D’autres lamelles sont relatives à la sôtèria des proches du consultant : 315A (sôtèria de l’épouse) ; 1027B, 2015B (sôtèria des enfants) ; 203B, 219B, 1359A, 1793A, 2242A (sôtèria de l’oikos et d’autres parents).

Contre toute attente, il y a peu de parallèles stricts dans l’épigraphie votive : le cas échéant, une formule du type huper sôtèrias oikou (ou paidou, ou sumbiou) n’apparaît que dans de rares dédicaces d’époque impériale : cf. e.g. l’autel dédié à Mèn Gainaianos huper sôtèrias teknôn te kai eautôn (RECAM II 393, Galatie, époque impériale). Un meilleur parallèle peut être fourni par la formule eph’hugieiai kai sôtèriai tès boulès kai tou dèmou kai paidôn kai gunaikôn qui apparaît de façon récurrente dans les décrets athéniens à partir des années 330 (cf. e.g. IG II² 410 = II3 1, 416 ; sur ce point, cf. V. Du Sablon, LEC 74, 2006, p. 7-10). Il n’est sans doute pas anodin de relever que, comme dans la présente lamelle, les enfants apparaissent avant les femmes : il y a fort à parier que, dans les deux cas, l’ordre soit signifiant et traduise, pour le consultant de l’oracle de Dodone comme pour le conseil et le peuple athéniens, un plus grand souci de la sôtèria de leur descendance que de leurs épouses. Il est difficile de ne pas y voir un signe supplémentaire de la forte domination masculine qui caractérisait les sociétés grecques de l’Antiquité.